top of page

CAUSES DU PHENOMENE D'HYPERSEXUALISATION

 07 Février 2017 | Marguerite, Apolline et Célia

 

 

Les jeunes filles  sont souvent poussées malgré elles dans ce phénomène de société visant à les rendre désirables dès leur enfance. La préoccupation de l’apparence du corps n’a jamais été plus marquée qu'aujourd’hui et ce dû à certains facteurs…

 

              De nos jours, les petites filles, les pré-adolescentes et les adolescentes sont de plus en plus embrigadées dans le culte du corps et de l’apparence. L’abondance de messages, d’images, de sites à caractères sexuels et de la sexualité elle-même est très présente et ce de manière toujours plus  importante dans notre quotidien. Les médias et les industries nous renvoient et projettent sur ces jeunes filles une fausse image de ce que pourrait être la femme et la féminité. Dès leur plus jeune âge, les femmes de demain baignent dans cette culture médiatique et commerciale et en  sont les premières cibles. Certains facteurs peuvent même être qualifiés d’hypersexualisants, en voici quelques exemples :

 

 

  • L’entourage

 

« Les enfants font ce que les adultes font, et ils pensent que c’est la bonne chose à faire », explique Ben Kenward, du département de psychologie de l’Université d’Uppsala, en Suède.

 

          La période entre l’enfance et l’adolescence est le passage de note vie où nous sommes particulièrement  influençables et adoptons un comportement d’imitation. Nous reproduisons les codes de notre entourage, de notre milieu, de nos fréquentations, des groupes auxquels on appartient, de ce que l’on voit et de ce que l’on nous transmet. La petite fille va se baser sur l’imitation d’un élément en particulier : sa mère, et en acquérir le caractère et la façon d’être. La mère qui hypersexualise sa fille exprime souvent un désir narcissique, de reconnaissance ou de beauté, et projette parfois un rêve sexuel et des espoirs de célébrité ou de jeunesse. La mère influence et enferme parfois sa ou ses fille(s) dans l’hypersexualisation sans le savoir. Elle transmet et enseigne des comportements sexués aux enfants encore innocentes. On leurs perce les oreilles quand celles-ci sont jeunes, les habille avec des petites robes et des accessoires pour qu’elles soient belles,  on leur met du brillant à lèvres, et on leur lit des histoires de princesses et princes charmants. On leur propose des poupées très sexuées, des magazines qui les invitent à utiliser leur apparence physique et la sexualité pour plaire et être reconnues. Voilà l’univers dans lequel elles grandissent. Les mères s’amusent de voir leurs filles devenir “des petites femmes”, ‘’des mini elles même’’ et achètent ces produits hypersexualisants. Certaines encouragent énormément leurs filles à plaire en les inscrivant par exemple à des concours de mini miss (concours très populaires notamment aux USA) Ce sont des « concours de beauté dans lesquels les participantes doivent répondre à certains critères esthétiques pour remporter un prix ».

 

-Mia (à 2 ans) pour le concours américain Darling Divas engoncée dans un body au soutien-gorge conique poussée par sa mère à secouer les hanches sur Like a prayer de Madonna.

 

- Soya Keaveney, (à 12 ans) en bikini, avec ongles manucurés et piercing au nombril,  photos mises en ligne par sa maman : "Certaines personnes pourraient penser que ces clichés sont trop sexy. Mais ils vont juste nous aider à faire parler de son profil de mannequin. ", Confiait celle-ci au Daily Mail. 

 

-Kendal Jenner (à 14 ans) en photos sur internet en bikini exhibant ses formes postées par sa sœur Kim Kardashian :"C'est magnifique! Je suis tellement fière! Elle va chambouler le monde du mannequinat!".  

 

 

 

  • Les goodies, accessoires, vêtements…

​

​

​

Les parfums pour nouveaux nés, sont présents partout et les jeunes filles en sont fan. Même les bébés n'y échappent pas…

Certains sites en ligne ont des rubriques destinées aux sous-vêtements ou plutôt à la lingerie pour enfants. On peut trouver des tailles telles que du 10A dans des catégories d’âge partant du 8 ans.

Nous  ne parlons plus de petites chaussures de princesses pour se déguiser, mais bien de chaussures de tous les jours, accessoires de mode que les petites filles peuvent maintenant  porter.  

Aujourd’hui, on peut trouver des chaussures à talons taille 30 dans quasiment la totalité des magasins.

Maintenant nos mini-fashionnistas peuvent s’adonner aux smokey-eyes et à l’application du rouge à lèvre avec des gammes de couleurs toujours plus grandes.  

Fini le simple rose pâle !

  • Les jouets

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

  • ​Les ‘’loisirs’’

​

      En effet,  la société ne se contente pas de faire acheter des  biens tels que les «  jouets » ou les « accessoires » (comme montrés précédemment) aux petites filles, mais elle les embrigade également au culte du physique avec les commerces tels que les spa, instituts de beautés… qui de nos jours acceptent de très jeunes clientes pour plus de profits.

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

  • Les médias

​

             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           Finalement les médias (internet, publicités, télévision, réseaux sociaux, radio, presse…) sont  le plus dangereux des facteurs hypersexualisants pour ces petites filles. L’allusion à la sexualité et l’apparence sexy sont prédominantes et encouragent ainsi l’érotisation de l’enfance. La publicité bombarde sans cesse notre quotidien de publicités mettant en scène le corps, particulièrement, des femmes. Le pouvoir d’achat de cette jeune clientèle n’échappe pas aux marques qui y voient un potentiel économique énorme. On se rend compte alors que la société se contredit elle-même, en effet la loi condamne la pédophilie qui utilise le corps de l’enfant et parallèlement, la publicité et les médias n’hésitent pas à exposer ce même corps dans des postures à caractères sexuels alliant l’innocence de l’enfance à la provocation et la séduction. Ces jeunes filles en pleine quête identitaire se retrouve nez à nez avec des images publicitaires de femmes hyper sexualisées définies comme idéales.

De plus il existe aujourd’hui une multitude  de blogs beauté, de chaînes YouTube d'adolescentes qui tournent autour d’une préoccupation : l’apparence.Les petites filles et adolescentes deviennent attirées par la popularité et la beauté, synonymes d’épanouissement pour elles. Avec l’apparition de la télé-réalité en même temps que l’éclosion de l’hypersexualisation, de nouveaux codes de séduction apparaissent et transmettent à nos jeunes adolescentes que c’est à elles de séduire les hommes.

​

​

​

​

​

​

Cette tendance du maquillage permet aux fillettes de se transformer en petites maquilleuses, coiffeuses et esthéticiennes dès leur plus jeune âge.

Comment ne pas désirer reproduire ce que l’on fait à son modèle sur soi ?

Les entreprises "s'actualisent" et étudient au plus près le comportement sans cesse changeant de l'enfant. C'est dans cette optique que la société américaine MGA Entertainment a acquis un public de jeunes filles grâce à une création reflétant la jeunesse actuelle, une poupée à la mode : la poupée Bratz qui aurait pour traduction en français "petite peste". Ces petites fashionistas de 25 centimètres sont caractérisées par leurs lèvres très pulpeuses, leur tête et leurs pieds disproportionnés, leur taille très fine et leurs hanches très marquées. Elles sont maquillées à outrance et ont des styles toujours plus extravagants. Alors comme le dit leur slogan :        

« C’est trop cool d’être une Bratz ! »

La reine des ventes : la Barbie.

Elle incarne la perfection, possède des mensurations parfaites (90% des petites filles Américaine de 3 à 10 ans en possèderaient au moins une et en moyenne un enfant Français en possède 9 et en reçoit environ 5 par an). Elle possède la plus grande garde-robe du monde , 2 000 000 000 de tenues, et plus d' 1 000 000 000 de paires de chaussures. La Barbie est à elle seule un des plus grand marché du jouet compté à ce jour.

« A l’âge où le souci principal de l’épiderme c’est de se passer un coup de gant de toilette le matin, j’ai du mal à imaginer les « bienfaits » d’un gommage ou d’un masque à la boue de la mer morte. »_ Rédactrice de « madmoizelle.com »

 

« Mes filles apprennent à grandir en faisant comme maman » Kadija, mère de deux fillettes âgées respectivement de 13 et 9 ans clientes du spa.

Titre d'AQUA parodiant la barbie gilr.

Publicité de la marque DOVE dénonçant  l’hypersexualisation.

Miley Cyrus à l'âge de 15 ans.

 photos tirés d'un shooting pour Vanity Fair en 2008.

​

​

Dakota Fanning seulement âgée de 14 ans qui pose dans la campagne Marc Jacobs.

​

Un groupe de fillettes âgées de 8 ans qui danse sur le tube Run The World en tenues de scène très dénudées.

​

Planche de bande dessinée "Le petit Spirou" dénonçant l'utilisation du corps de la femme pour vendre un simple cartable.

CONSEQUENCES DU PHENOMENE D'HYPERSEXUALISATION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                 Cette constante focalisation sur l’apparence a énormément de répercussions sur les victimes de l’hypersexualisation. Tout d’abord les jeunes filles commencent à penser qu’elles se doivent d’être belles et attirantes à chaque instant et que la femme a pour unique rôle de séduire. Elles sont de plus en plus confrontées à des images de corps « parfaits » et vont ainsi se donner pour but de ressembler à ces canons de beautés hyper sexualisés que la société tente de leur imposer et vont donc s’hyper sexualiser à leur tour par le biais de différentes stratégies :

​​

  • la tenue vestimentaire : Les fillettes vont opter pour des tenues plus provocantes et achètent décolletés, mini jupes, jeans tailles basses… pour dévoiler toujours plus de chair. Elles vont également à l’inverse de montrer, ‘’cacher ‘’ certaines parties et en accentuer d’autres grâce au maquillage et autres accessoires spéciaux pour petites filles. Ces éléments de leur quotidien sont donc hypersexualisants car ils ont pour unique but plaire et séduire.

​

  • le corps : Les filles peuvent modifier leur aspect physique en pratiquant des régimes parfois extrêmes et très stricts ou en ayant recours à la chirurgie esthétique.       

​

  • l'attitude : Elles vont adopter des positions exagérées inspirées de celles des stars qu’elles adorent. Les petites filles vont commencer alors à bomber le torse ou à faire des moues incitantes auprès des garçons.

 

La jeune fille hyper sexualisée est constamment exposée à la perfection, et de ce fait va s’angoisser à l’idée de ne pas être parfaite. Cela va développer chez elle des troubles psychologiques et physiques entraînant :

 

- Une diminution de la confiance en soi et un dégoût de soi pouvant parfois mener à la dépression,

- Une honte de soi-même,

- Développement de troubles psychologiques comme par exemple l’autisme chez les plus jeunes,

- Des troubles alimentaires importants comme l’anorexie. (selon une étude près de 10% des petites filles de 8 à 9 ans ont déjà suivi un régime, et 15 à 20% des collégiennes présentent des troubles alimentaires),

- Une  augmentation de la vulnérabilité face aux abus sexuels et une notion embrouillée du ‘’consentement’’,

- Une idée de soumission à l’homme et une pression par rapport à  la conception de la sexualité,

- Le développement d’une activité sexuelle précoce (notamment chez les pré-adolescentes),

- La focalisation sur le corps,

- Une Normalisation de l’érotisation des jeunes par l’adulte,

- La valorisation du paraître au détriment de l’être.

 

L’hypersexualisation a également  un impact très puissant sur les relations et sur la pensée commune au point de faire régresser les avancées féministes. En effet nous pouvons observer une régression des principes d’égalité des genres dans leurs esprits. Ces relations peuvent aussi être touchées par le sexisme et le machisme. L’apparence compte donc plus que l’intelligence aux yeux de la société. D’ailleurs Ces jeunes filles sont le reflet de cette dernière  qui hyper sexualise tout.

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

            En conclusion, ce phénomène peut s’avérer dangereux et les conséquences importantes aussi bien au niveau personnel que global. Les jeunes filles sont affectivement perturbées et cela pourra déteindre sur leur future vie sexuelle et amoureuse. Les causes de l’hypersexualisation renvoie à ces jeunes filles une fausse image de la femme mais qui devient cependant leur réalité. Les facteurs hypersexualisateurs et notamment les médias ne font qu’agraver et amplifier les conséquences de cette sexualisation exercée sur la jeunesse et l’augmentation de la pédophilie n’est donc  pas un hasard.

 

 

"La publication de photos exposées aux regards de tous permet à des inconnus de projeter des fantasmes malsains sur des clichés dont les enfants ne peuvent pas avoir conscience lors des séances ‘’  Edwige Antier, pédiatre et députée UMP.

 

 

         Etre confronté au monde des adultes trop tôt est dangereux pour ces jeunes filles qui voient leur enfance s’envoler trop vite. Les barrières intergénérationnelles sont de moins en moins distinctes et le « paraître » est prioritaire au détriment de l’ ‘’être ‘’. On pourrait également définir l’hypersexualisation comme un danger pour l’émancipation des jeunes filles mais aussi pour celle de la femme en général. Une lute contre celle-ci a déjà commencé mais ce phénomène prend de l’ampleur de jours en jours…

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

Miley Cyrus, cette chanteuse et actrice est une fidèle représentation des ‘’victimes’’ du phénomène en question. en effet ce problème la suit depuis ses débuts à la télévision. Elle a joué de nombreuses années dans une célèbre série appelée Hannah Montana. Durant cette période cette star a dû correspondre aux standards de beauté et tomba dans l'anorexie. Après cette période elle est revenue sur le devant de la scène il y a quelques années. Maintenant c’est une Jeune femme sûre d'elle et provocatrice, qui se montre dénudée dans ses clips musicaux ou lors de ses concerts. Elle devient finalement à son tour une de ces stars qui influent les petites filles les menant elles aussi à  l'hypersexualisation.

Publicité sociétale

La psychothérapeute Nicole Prieur et la journaliste Guillemette Faure sur Europe1.

bottom of page